Eirini nous vient de l’Est via la Grèce et des îles Océanes.

Son récit raconte une voyageuse transcontinentale par ses escales aquatiques.

Son univers plastique est dune marine.

Sous différents médias : par la photographie en images détournées ; par de soyeux pastels ; par des fragiles structures ; l’espace se peuple de gorgones, d’anémones de mer, de récits corallins de poulpes et de seiche  migratoires.

Les contrées subaquatiques – parfois évoquées par les tables lumineuses – évitent les descriptions pittoresques et l’écueil des brise-lames ou de l’écume.

Les allégories marines en rupture d’échelle et de couleurs s’imposent par la légèreté du tracé, le velours de pigments, le raffinement des ondulations imaginaires, l’inquiétude de structures étranges…

Eirini s’immerge à la recherche d’un temps perdu ; témoigne d’une interrogation existentielle par des formes parfois naïves « merveilleuses » presque enfantines dans l’imbrication du naturel et de l’artifice.

L’artiste semble aspirée en apnée vers une liquide mélancolie par l’exaltation d’un sous-continent narcissique, singulière moisson d’un microcosme des origines.

Ce qui pousse ou se meut sur cette plate-forme est passage vers divers univers et semble, humblement, célébrer un monde divin.

Un monde fertilisé par les liens secrets d’un ordre invisible.

Jean-Pierre DENEFVE   Galerie KOMA, Mons